Sur le papier, cela semblait une bonne idée. Lenaïc nous suggère une route qui coupe à travers les terres du Snowy River National Park plutôt que de s’engager sur une grande voie. On roule tranquillement 30 kilomètres sur goudron avant de comprendre que les 150 suivants seront uniquement sur terre battue, agrémentés de ses nids de poule, ravins et virages en épingle. On décide de continuer car après tout, l’endroit est très beau, nous sommes seuls au monde (chouette !), il est 20 heures, et on ne compte pas faire demi-tour maintenant. A mi-chemin, après une moyenne de 25km/heure, nous poserons le van au milieu de nulle part. Nous sommes à des heures du dernier village et n’avons croisé qu’un couple en van venu se perdre dans les coins également. Paradis des kangourous une fois de plus …
Après une nuit de repos bien méritée, toute l’équipe se réveille tranquillement lorsque Séverine vient vers moi pour m’annoncer quelque chose de peu commun : nous devons bouger le van car un hélicoptère va atterrir là où a posé le van : la bonne blague ! Comme on plaisante beaucoup, c’est tout de même dur de croire en une chose aussi improbable. Nous avions traversé des centaines d’hectares, étions au beau milieu d’un pré, autant dire qu’il y a plus de chance de gagner au loto que de vivre un truc pareil.
A quelques mètres de nous, une équipe constituée de Rangers et d’ouvriers attendent tranquillement l’arrivée de l’hélico. En cercle, un brin bourrus, ils n’ont pas l’air spécialement aimable. Comment sont-ils arrivés jusque là ? Quand ? Pas le temps de poser des questions, nous avons 10 minutes pour lever le camp. Au bout d’un quart d’heure, nous sommes prêts, je grimpe derrière le volant et nous roulons sur environ … 10 mètres. Un ouvrier nous fait signe = nous avons un pneu crevé ! Il est totalement à plat et nous n’avions rien vu ! L’hélicoptère arrive et nous sommes plantés là !
Vite, on déploie les forces spéciales, tout le monde s’active = 5 minutes pour trouver la roue de secours, 5 autres pour trouver le cric (indiqué par l’un des ouvriers), puis comment se dépatouiller de tout ça. Autant vous dire que les Australiens nous regardent d’un œil un peu méprisant-moqueur car on galère vraiment ! Ils nous aideront tout de même à changer la roue, juste avant que l’hélicoptère n’arrive.
Une fois (enfin) repartis, difficile de ne pas exploser de rire avec tout ce qu’il nous arrive. Ce qui est moins drôle, c’est que nous sommes sur le réservoir et que la prochaine station est à 60 kilomètres. Le voyant a dû s’allumer en raison des secousses dues aux bosses sur la route, mais il est grand temps de trouver une station. Rien à l’horizon, à des dizaines de kilomètres, même pas une maison ou un semblant de cabanon. Bref, je reste confiante mais la situation se complique à nouveau. Petit miracle lorsqu’une heure plus tard, nous arrivons à une petite station-service locale : le responsable nous donnera même un nouveau bouchon de réservoir, le notre ayant été oublié lors du plein précédent …
Petit passage à Lakes Entrance, et direction le lendemain à Raymond Island. Cette petite île a la particularité de compter un grand nombre de koalas par rapport à sa surface. Ils y vivent à l’état sauvage, près des habitations, l’accès par bateau y est gratuit (sauf si vous venez en voiture). Raymond Island porte bien son nom, car il n‘y a que des vieux personnes âgées dans les alentours.
Maman koala avec son bébé sur le ventre
Un détour par Wilsons Promontory
Puis Phillip Island
La fatigue générale nous freinera un peu pour les randos, excepté Séverine toujours partie en vadrouille. On ne profite pas à 100% des endroits mais en terme de carburant, nous ne pouvons pas non plus nous permettre d’aller partout.
Le trip arrive doucement vers sa fin lorsque nous rejoignons Melbourne. Compliqué de trouver une place pour la nuit, et même pour se garer la journée. Gros buildings, beaucoup de béton, de trafic, de bruit, quel contraste ! Le lendemain, il fait se préparer à expliquer non seulement le pneu, mais aussi une clef cassée (qui servait à ouvrir une trappe donnant sur la bouteille de gaz), un arceau de tente cassé, un frigo qui ferme une fois sur deux, et enlever le scotch sur l’un des phares qui passe son temps à tomber, retenu uniquement par un câble. Beau bilan, isn’t it ? 😛
L’équipe de boulets platypus !
AUSTRALIE |
raconté comme ça, cette aventure semble sortir tout droit d’un roman. Et dire qu’on l’a vraiment vécu !