Le Grizzli

 
 

[ Statut de conservation IUCN : Préoccupation mineure ]

Le grizzli (orthographié grizzly en anglais) est considéré comme l’une des sous espèces de l’ours brun.

 

Morphologie

Bien que proches, il ne faut pourtant pas le confondre avec l’ours Kodiak (Ursus arctos middendorffi), une autre sous-espèce de l’ours brun qui ne se rencontre que sur quelques îles de l’Alaska et qui se distingue par des proportions encore plus impressionnantes que son cousin le grizzli.

En effet, l’ours Kodiak peut atteindre 4 mètres de long pour un poids de plus de 800 kg, alors qu’un grizzli mâle ne fait en moyenne que 2 à 3 mètres, pour un poids avoisinant les 350 kg.

Il n’en reste pas moins que le grizzli est une créature imposante, surtout quand il se dresse sur ses pattes arrières pour jauger un adversaire potentiel avant de le charger. Cela peut également lui permettre de sentir ou de mieux voir quelque chose qui l’intrigue.

Il est recouvert d’une épaisse fourrure dont la teinte varie du brun foncé au doré, avec des poils gris argenté aux extrémités qui donnent souvent un aspect grisâtre à l’animal, d’où son nom (dérivé de l’adjectif anglais grizzled). Sa robe peut atteindre une épaisseur de 6 cm. Chaque année, les ours perdent leur ancienne fourrure d’hiver en se grattant ou se frottant contre un arbre.

Sa silhouette se caractérise par la présence d’une grosse bosse entre les épaules. Cet amas musculaire se développe chez le grizzli par son habitude de creuser la terre avec enthousiasme pour aménager sa tanière ou pour dénicher des racines, occupations d’ailleurs facilitées grâce aux longues griffes non rétractiles dont sont munis ses membres antérieures.

 

Empreinte

Elle se reconnaît à son coussin de forme ovale avec 5 orteils au sommet de l’empreinte de la patte arrière. La patte avant présente un coussin plus petit. Les traces de griffes sont deux fois plus longues que les empreintes des orteils.

 

Comportement

Les grizzlis sont plutôt solitaires. Ils passent l’hiver dans un état de semi-hibernation (dont ils sortent en cas de besoin, faculté propre au grizzli), ils sont de très bons nageurs et peuvent courir à plus de 60 km/h.

En revanche, ils grimpent beaucoup moins souvent aux arbres que les ours noirs. Leur poids considérable et la forme non recourbée de leurs griffes ne les encouragent pas vraiment à tenter ce genre d’expérience. Toutefois, pour dénicher du miel ou poursuivre une proie, cela peut se produire.

La vue du grizzli ne serait pas plus mauvaise que la nôtre, mais son ouïe serait un peu plus fine. Cependant, son odorat est développé à l’extrême. Il peut sentir une charogne à 30 km de distance.

 

Le grizzli n’est pas un animal territorial, au sens où il ne défend pas un territoire exclusif contre ses congénères. En général, les territoires des différents individus se chevauchent les uns les autres. Ces territoires peuvent être assez grands dans les zones modérément riches en nourriture, ou très réduits dans certaines zones riches en saumon sauvage. Dans ces dernières on peut rencontrer un grand nombre de grizzlis, plus aisés à approcher qu’ailleurs en raison d’une sensibilité moindre du fait du contact permanent avec leurs congénères.

En effet, s’il ne défend pas de territoire, le grizzli défend un « espace personnel » qui peut aller d’une cinquantaine de mètres dans les régions où il vit solitaire à beaucoup moins dans les régions de forte concentration. Cela signifie que si un congénère ou un homme pénètre dans cette zone, il déclenchera soit une fuite, soit une attaque.

La plupart des attaques contre les hommes sont dues à une irruption dans l’espace personnel de l’ours, trop rapide ou dans des conditions telles (absence de visibilité due à la végétation par exemple) que l’ours n’a pas eu le temps de s’éloigner. La présence d’oursons que la mère protège, ou d’une carcasse d’animal dont l’ours était en train de se nourrir, augmentent également la sensibilité de l’ours à une approche humaine et accroissent la probabilité que l’ours choisisse l’attaque plutôt que la fuite. Une telle attaque, dite défensive, se limite souvent à une charge interrompue juste avant le contact avec l’homme. Elle peut cependant, dans certains cas, aller jusqu’au contact et à des blessures graves ou mortelles pour la victime (environ 3 morts par an dans toute l’Amérique du Nord).

On ignore encore beaucoup du comportement et des mœurs du grizzli, la majorité des observations étant faites dans des endroits à forte concentration d’ours où leur comportement est sans doute très différent de celui des ours plus solitaires. Cette méconnaissance explique en partie, avec la complexité inhérente au comportement animal, la réputation du grizzli d’être imprévisible.

 

Important

Bien qu’il soit réputé pour sa férocité, le grizzli est, a priori, moins agressif que son voisin du Grand Nord, l’ours polaire. D’ailleurs, comme la majorité des animaux, il préfère généralement éviter le contact avec l’être humain. Néanmoins, il convient d’observer certaines règles de sécurité élémentaires lorsque l’on se trouve en randonnée dans une zone à risque.

Il est par exemple conseillé de rester sur les sentiers, de se promener en groupe, de faire du bruit (pour que l’ours ne soit pas surpris et qu’il ait le temps de se rendre dans un endroit plus tranquille) et de conserver ses aliments dans des récipients hermétiques.
Si vous voyez un ours, restez calme, éloignez-vous sans courir (vous risquez de l’inciter à vous rattraper, et il sera le plus rapide). Reculez face à lui, agitez les bras lentement, parlez lui d’une voix calme, afin qu’il puisse vous identifier comme étant « Homme » et non une proie. Il ne faut jamais oublier que vous occupez SON territoire.

 

Régime Alimentaire

On le considère parfois comme carnivore, le grizzli est un plantigrade omnivore pour qui les végétaux représentent 80 % de son régime alimentaire. La partie carnée de son alimentation est constitué de mammifères et de saumons en migration.

Lorsqu’ils sortent de leur tanière, au printemps, les grizzlis fréquentent les zones où apparaissent les premières plantes riches en protéines, en hydrates de carbone et en minéraux.

A la même période de l’année, les grizzlis ont la possibilité de dévorer des jeunes wapitis, élans ou caribous, plus rarement des adultes. Il peut également manger des fourmis, des abeilles ou d’autres insectes. Ceux qui vivent dans les zones favorables se régalent de saumons lors du frai. Les spermophiles arctiques font également partie de leur régime alimentaire. Dans la quasi totalité de l’aire de répartition géographique, les baies sont l’élément le plus important de l’alimentation du grizzli.

Le grizzli, contrairement aux autres ours, peut dissimuler ses proies pour continuer à les dévorer ultérieurement. Il défend son garde-manger avec acharnement contre d’autres prédateurs.

 

Reproduction

 

Le grizzli peut se reproduire dès l’âge de 4-6 ans. Les accouplements se déroulent en fin de printemps et la gestation dure 7 mois. Entre janvier et février, la femelle donne naissance de un à quatre oursons qui ne pèsent alors pas plus de 500 grammes. Les jumeaux sont fréquents. Ils sont allaités par leur mère jusqu’à 18 mois. Les oursons quittent leur mère à l’âge de 3 ou 4 ans. Cependant, deux tiers des oursons meurent avant d’atteindre leur premier anniversaire. Certains mâles tuent les oursons des portées.

 

Habitat

L’habitat du grizzli peut varier de forêts denses aux prairies alpines et à la toundra arctique. Il préfère les terrains semi ouverts, généralement dans les régions montagneuses.

Durant l’hiver, le grizzli se choisit une tanière protégée, une grotte, une crevasse ou un tronc creux. Contrairement à la croyance populaire, il n’hiberne pas en hiver : il ne dort d’un léger sommeil. Si on l’attaque il peut se réveiller et donc se défendre ce qui n’est pas le cas de la plupart des ours. Le grizzli accumule 200 kg de graisse afin de traverser l’hiver dans cet état de léthargie

 

Aire de répartition & Etat des populations

À l’état sauvage il existe entre 30 000 et 40 000 individus.

Historiquement, le grizzli était présent en grand nombre jusqu’en Californie vers le sud, et sur la moitié occidentale de l’Amérique du Nord. Actuellement, l’aire de répartition du grizzli a diminué et ne couvre plus que les massifs montagneux de l’Alaska, de l’ouest du Canada (principalement en Colombie-Britannique) ainsi que du nord-ouest des États-Unis.

La population de grizzlis est estimée approximativement à: 1200 en Alberta, 6500 en Colombie-Britannique, de 4000 à 5000 dans les Territoires du Nord-Ouest, de 5000 à 8000 au Yukon, 15 000 en Alaska et moins d’un millier entre Montana, Wyoming et Idaho (chiffres en constantes évolutions)

Ils sont protégés dans les grands parcs nationaux d’Alaska. En dehors de ces réserves naturelles, la chasse est autorisée mais il est interdit de tuer les mères et leurs petits.

 

Menaces

Durant le dernier millénaire, l’ours brun a été quasiment éliminé de l’Europe de l’Ouest. Au siècle dernier, il faillit disparaître d’Amérique du Nord.
Aujourd’hui, il ne reste que 50 000 ours bruns (toutes sous-espèces comprises) en Amérique du Nord et cette population est en constante diminution à cause du déboisement et de la chasse (légale et illégale). L’homme continue d’empiéter sur le territoire du grizzli, favorisant les conflits et la régulation par armes à feux.

Des initiatives ont été lancées pour réintroduire les grizzlis canadiens dans l’ouest des Etats-Unis.
Considéré comme dangereux et nuisible, l’ours a été pourchassé et massacré. Pourtant, cet animal admirable a une personnalité complexe à l’image de l’homme. Toujours par crainte et par ignorance, nous sommes en passe d’exterminer une énième espèce.

 

La tradition inhumaine des Ours « dansants »

Le samedi 5 juin 2004, la Fondation Brigitte Bardot et l’Association autrichienne Vier Pfoten, ont inauguré l’une des plus grande structure d’accueil pour ours en Europe.
Les techniques de dressage des ours qui participaient à de nombreux spectacles dans les pays slaves étaient particulièrement cruelles.
Face à un véritable concentré de souffrance, l’animal n’avait plus d’autres possibilités que se soumettre à son dresseur et exécuter les tours demandés.

 

Le Saviez vous ?

  • Le grizzli est souvent confondu avec une autre sous-espèce de l’ours brun : l’ours Kodiak, mais celui-ci est génétiquement et physiquement éloigné.
  • Le grizzli peut s’hybrider avec l’ours polaire. Le résultat de cette hybridation est appelé grolar ou pizzly (ours polaire se disant polar bear en anglais).
 

Sources

Tracey Rich, « Alaska, au royaume du grizzli » , 2005

Dave Smith; Backcountry Bear Basics: The Definitive Guide to Avoiding Unpleasant Encounters. Mountaineers Books 2006

 

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