J’ai quitté Homer sans regrets, il me tardait de déguerpir afin d’aller voir d’autres horizons. Cap sur Whittier afin d’aller prendre mon ferry.
J’ai fait la route avec un ingénieur de chez Siemens (très sympa), en déplacement pour son travail justement. Il bosse sur la conception des pipelines à travers le monde et vit à Long Island près de New York. Tellement content d’avoir trouvé de la compagnie qu’il m’a invité au restaurant avant que je grimpe dans mon ferry. Tout ceci aux frais de l’entreprise : Siemens, sponsor d’un jour ?
Restaurant bien trop classe pour moi vu mon allure générale : le contraste entre mes vêtements crasseux et la vue panoramique sur l’océan prêtait à sourire.

Dans le hall d’attente du ferry, en plein après-midi, je n’ai pas résisté, je me suis endormie, telle une loque après une nuit blanche. J’ai dû faire pitié à ce gentil couple originaire de l’Arizona. Après une sieste de 3 heures, je me suis rendue compte que j’avais un sac de couchage sur moi. On a discuté un bon moment, et lorsqu’ils ont appris que je n’avais pas pris de chambre sur le ferry (90$ la nuit, non merci), ils ont tenu à me l’offrir. J’ai tenu bon et j’ai refusé, malgré leur envie de m’aider. Du coup, ils m’ont offert le sac de couchage. A vrai dire, sans leur sac, je ne sais pas du tout comment j’aurais fait.

Pour les gens qui ne réservent pas de chambre sur le ferry, il y a la possibilité de dormir sur des transats ordinaires dans une sorte de solarium ou même de monter sa tente. Il est aussi possible de dormir sur des fauteuils à rallonge (plus confortable) selon les ferrys. Manque de chance, mon ferry ne propose que les transats. C’est précaire, désagréable, le dos en prends un coup, mais c’est gratuit.

La première nuit est passée, on verra si je tiens le choc pour les 3 suivantes. J’ai envie de dire que ce n’est pas le pire … Je redoutais un peu d’être malade, voilà qui est confirmé. Depuis ce matin, impossible de choisir : soit je vais dehors pour calmer mes nausées mais je suis glacée en deux minutes, soit je reste à l’intérieur, et là … Entre le mal de l’air et le mal de mer, je suis définitivement purement terrienne. Pas très sérieux pour une aventurière !

Yakutat : petit village coincé dans les glaciers, accessible uniquement par ferry ou avion

Après deux jours de navigation, le ferry a effectué un arrêt à Juneau pour une nuit sur la terre ferme. Juneau ? Petite ville mais capitale de l’Alaska, colorée et attractive. Fondée par des chercheurs d’or au 19ème siècle, c’est aussi un excellent spot pour l’observation des cétacés (orques, baleines…).

Je ne me suis pas rendue au Mendenhall Glacier (trop de bruine et de nuages) mais il parait que c’est incontournable. A la place, je suis allée au Red Dog Saloon, un véritable ancien saloon qui en a conservé l’ambiance et le décor. On peut y voir le pistolet de Wyatt Earp ! En bonus, un pianiste fait le show avec beaucoup de talent. Une fois de plus, un couple de Texan se prends de sympathie pour moi et m’offre le repas. Je dois vraiment avoir l’air d’être dans la misère. Même le barman m’a offert ma limonade…

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A noter : excellents trails autour de Juneau.

Prochaine étape : Prince Rupert !

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